lundi 27 mars 2017

Ou bien s'égoutte le temps



Ou bien s'égoutte le temps
où mille pas foulent
le blanc le silence dans le bois
ébloui ce tremble
qui tremble
au bout des doigts

Ou bien sillonnées les fourches et ruptures
miraculeuses bifurcations
parfois fluides fuites et coulées
où s'inscrivent les crevasses
où se creusent les ornières
surgit un dessin

Douceur d'être (2)


dimanche 26 mars 2017

Douceur d'être



Cette lumière



Cette lumière
qu'elle sorte d'un trait passé par le corps étendu
et connaisse sa mort sans la redouter
et sa vue
aussi il y aura toujours l'ombre des branches
à travers le bois qui danse sur mes bras
l'ombre de l'ombre
semée
une force fore tout près et dedans
splendide étrange
danse et qu'advienne de l'espace à ce pas

samedi 25 mars 2017

Tu t'attardes



Tu t'attardes
sous les arbres
parfois l'ombre des branches redessine
des veines sur les bras lents
qui te traversent
et c'est l'espace qui te pense
ou bien celle d'un nuage tout entier
cache cette clarté incisive
et tu n'y vois plus

jeudi 23 mars 2017

Étude (16) (vers primevoire)


Dans ces taches



Dans ces taches entendues
sous les arbres entre traits
traites
y aurait-il une danse
aussi
terrestre et faussée
par l'angle
l'aune forcée
de mon pas    corps vertical
étalonné
c'est couchée qu'il faudra marcher sous les arbres

mercredi 22 mars 2017

Mars tout féconde



Mars tout féconde
devancée déjà
je suis le jardin
et soutire au buisson les éclats
d'une magie pâlie au fait
il fait jour
je m'avance
rien ne fait plus barrage
la lumière inonde

Étude (15) (vers primevoire)




mardi 21 mars 2017

À grands coups de bleu



À grands coups de bleu retourne la terre
c'est un autre monde
la couleur soudaine
le relief hirsute incommode
il faudra peigner chaque herbe
et chaque pierre
et encore marquer la passe garder le motif
entre les arbres
la tâche entête

lundi 20 mars 2017

Je finirai avec ce feu



Je finirai avec ce feu
greffé
au fond
mais peu m'importe
c'est la nuit je ne comprends rien j'abîme
je cherche ce poème
comme on va au puits
je désire l'image
comme au fond
je penche
où vacillent lune riens poussières
je vacille
gronde en chute l'incompréhension émue

Cruche



dimanche 19 mars 2017

Dans la lumière


Dans la lumière : le pas plus dur sur la pierre resserrée
les fissures comblées
l'ombre
sédimentaire
je restitue le présent
pesant l'ombre et le lierre
à égale distance de l'aile blanchie
raclant j'ai le cœur qui s'effrite

sur mes talons empierrés sont les oiseaux

Étude (14) (vers primevoire)


vendredi 17 mars 2017

Tu es là



Tu es là tu viens? me dit le rêve
(que dis-tu)
le mot mûr s'assombrit
tombe un fruit dans l'herbe
le frisson je te le dois
dans ma bouche roucoulent des galets
torrent d'air de drôles d'oiseaux
labiles labile je pleure
respirer
déjà m'accomplit

Étude (13 ) (vers primevoire)


mercredi 15 mars 2017

Étude (12 ) (vers primevoire)


Je suis enfermée avec un arbre



Je suis enfermée avec un arbre
et un poème
dans un verger éclatant
réserve de vent l'air ne se dérobe pas
pour le moment j'habite des racines lentes et
pérennes et le moindre lierre adventice
dans un mois
quand dans un mois ?
je me coucherai plus près de moi
couchée dans l'herbe je marcherai
horizontale et
perpendiculaire au hêtre
et au poème
ma matière incorporerai peut-être
ou je changerai le poème

mardi 14 mars 2017

Lierre rêve de lierre


Lierre rêve de lierre
l'assaut et le sommeil
racines enfourchées
liens chevelus
si sombre il veille
sur la pierre
veule qui admet l'ombre et l'humus
au pilier gauchi effrité
sous le sabot de cent chevaux
haletant mon souffle arraché
poitrine piétinée
tout comme le lierre
ce qu'elle sait seulement elle le sait par saccades
de sommes en sauts

Regarder, jouer, atelier (33)





lundi 13 mars 2017

Je dors sur les pierres



Je dors sur des pierres les reins tordus je ne dors pas
je mords les draps j'essore je sors
désengorger les mots de l'insomnie qui obstruent
expirer au sommet ici blanche la face des pierres expose
ma blancheur
ici comme dehors les bras ratissent les feuilles les mains portent
les pensées les silences choient mon plaisir naît de la plaine la vue
qui se soulève lentement respire comme si rien n'était naissait
comme si naître dans sa fraîcheur
au devant devancée le monde me traîne révolue
les mots tombent comme des palets sur l'allée

Regarder, jouer, atelier ( 31)







vendredi 10 mars 2017

Je porte sur les lèvres La hâte


Je porte sur les lèvres cet air
chairs lentes
qui se sont faites à l'hiver
blanches
éraillées
collées à l'œil lucide et blanc

La hâte
bientôt le sang et
la menthe sa fraîche
fraîche remarque hâtive
à parler
friande

Suite (préhensile 3)




jeudi 9 mars 2017

mardi 7 mars 2017

Noire révolution de la crosse



Noire révolution de la crosse et
creux où germe le grain
noir inaccessible même à l'ombre
occulte travail des commencements

à l'œuvre dès
la fermentation 
quand même il n'y eut pas
de commencement nôtre
noir sans que la nuit vint le moins du monde et
sans que le nom intervint
avant même tout ce qui fait nom
à force de mains
et de pensée
œuvre l'inexploré sans nom et sans qualité
ni état d'âme
et retourne le monde sur lui
ossements graine putréfaction même
dans la fosse où luit
humilis humus

soit notre naissance
et poussant nous pousse vers l'air

Suite (préhensile)





dimanche 5 mars 2017

J'allume un feu



J'allume un feu et ferme la porte
je prends la rangée rouge des arbres
et l'affairement des oiseaux
un charme attend encore et un érable
je pense au chiendent
un mort étranger me rend visite
c'est suffisant pour rendre la nuit agréable