vendredi 28 avril 2017

La couleur s'ouvre en deux



La couleur s'ouvre en deux
sous les dents de la fourche
torride les racines ont détourné l'eau
blanche
des cuisses
à l'envers du bleu
un levant de chardons

jeudi 27 avril 2017

Mots repiqués



Mots repiqués
à terre
occupée à fendre
j'endure la soif
la foi ne suffit pas
ne suffit pas la volonté d'entrer non
je ne suis pas assez lame ou pierre    
en avril une épée dans les reins
l'acier bleuit jusqu'à méprendre
restent ciel et terre
doublent
la volonté de faire

avril une épée dans les reins
un bleu fallacieux nourrit la bêche
l'acier endure l'incassable

Pour un herbier (2)


mercredi 26 avril 2017

Pour un herbier


Que sais-tu d'elle



Que sais-tu d'elle ?
Tu méconnais. Seulement à propos de tes reins pourrais-tu dire je
de tes mains de ton cœur ébattu
et encore
tu provoques et convoques tu ferrailles
ses riens dépêchés
elle travaillée par eux
cultivée dit-on
tout au contraire
c'est toi qui peines à naître
et elle qui te travaille
dans sa rudesse
poussière et pierres
clou
os
tessons
pièce
la bague de verre
au doigt d'une défunte mariée
rudérations anciennes enfouies sous la paille
tu inventes
ce qu'elle te fait ce qu'elle fait de toi

mardi 25 avril 2017

Reconnaître (6)



Le goût de la poussière et des chardons




Le goût de la poussière et des chardons
en tournant la terre
quand le pied coule
elle tient à bout de reins
tourne la fourche levant des papillons
précaires et l'oreille d'un chat
à l'affût des mottes sèches

samedi 22 avril 2017

tes-bords-de-corps-quadryptique : Alexis Hubert (texte), Adèle Nègre (photographies)


d’impuissance première je regarde
le temps poursuivre  
sa patine en imposant  
des bords à ta vie 
casser le corps dans sa  
démarche de fuite 
en avant une main ballante dans le 
vide donne un rythme à l’oubli  
quand tous les cadres du monde divisent notre 
marche la vie en instantanés sans 
lieu où perdure 
ce blanc cassé à ton corps  
morcelé prolonge comme un hasard  
par ce qui noircit ta peau  
d’une ombre sans retour 
commence rentre sans couleur  
par le chemin de sa robe où  
l’image enrobe jusqu’à  
deviner ton bord de corps






l’air vu comme un cadre -  
toujours entre nous des attentes cherchent  
des bords de peau s’évanouissent  
un par un au premier geste 
son intensité les intègre t-elle  
pour la beauté l’amour  
combien de fantômes fusionnent  
comme les enfants jouent 
l’hiver avalent la buée de leur bouche  
mais tu fais danser ma saute d’images elle  
tombe dans ce que tu désires et  
dune jambe légère disperse ses atomes  
dans tous les bords du temps  
jusqu’à la disparition  
mais tu peux encore monter 
dans mes yeux 
et une présence cherche le  
reste de ton corps où limage continue  
de vivre en saccades






pieds joints dans le vif du paysage  
l’énergie noire précipite ton attraction pour les bords 
fugitive le temps te donne ses étincelles 
mais c’est nos mains qui déplacent 
les lignes agitent  
les volumes et  
prennent la mesure de l’infini  
des cadres où  
tombent et se relèvent  
les corps 
et mes mots s’épuisent 
à différer l’instant de ta prise 
sur la pellicule du temps
rien ne point plutôt une déchirure 
ton corps noir en  
début de flamme brûle limage 
d’un mourir faisant respirer la vie  
vers le débordement dans ton cadre 
d’où la robe éclatée en quelque  
figure rejoint les étoilements 
d’espaces à dépenser






tes cheveux chutent sur la main  
comme pour soutenir l’effort 
à soulever la consistance autour  
de ton corps 
robe de la robe tu t’habilles d’une 
chair pour te relever 
au début d’un tableau déjà encadré 
image de limage et mes yeux  
mettent le doigt sur ton articulation  
qui aiguise ta silhouette ton squelette  
une artère gonflée par la recherche d’empreinte 
sur le sol avec le poids de ce qui  
gondole déjà sous le  
décharnement des mains 
attachées à l’illusion de bords 
sans déprise glace brisée sur le 
mystère de la naissance 
comme un éclat érotique  
du plus bel inutile  
cheveux lâchés à  
l’intérieur du vide

 

jeudi 20 avril 2017

Miroirs dupliqués



Miroirs dupliqués
traîne un rayon
la moire court et courbe le pas
entrave celui qui luit
croît
le corps bave
la salive double le mouvement
noie dans la couleur
chair et sable air et or
les murs renvoient

Reconnaître (3)



dimanche 16 avril 2017

Tout ce que je voulais dire part en poussières



Tout ce que je voulais dire part en poussières
les mains sourdes occupées
à terre j'inverse la courbe
la couleur submerge la pensée
de sel le roncier blanc crible l'iris
secouru par la visière

Vers primevoire (24)


vendredi 14 avril 2017

Tout m'est jardin



Tout m'est jardin
deux grenades prodiguent
gonflé de soleil le sang chaud
(la lame filée de la lumière dans la danse se jette) fleurit
au sein une fleur écarlate jaillit

Douceur d'être (10)



mercredi 12 avril 2017

Fritillêtre ! (4)


Tard dans la nuit



Tard dans la nuit
devancée
à l'extrême des possibles
articulations faillibles et dévoisées
bâille un nuage de pensées
illisibles
quand j'essaye d'aviver le pré

samedi 8 avril 2017

Douceur d'être (8)


Revenue



Revenue en terre éloignée
mais au cœur
ce que dicte le vent
ponctue la journée
de pourquoi de comment
quand
tout est fardeau sans
le manque
à mes yeux manquants
les oiseaux

jeudi 6 avril 2017

Tandis que la fleur - respirer



Tandis que la fleur de sous mon sein
bée comme bouche
et grandit
et comme
à la tulipe blanche du jardin
mais rouge on voit
le mouvement des pétales lents
tendre vers l'œil
qui les regarde
indépassable
chavirer
lentement je respire dans mes mains

Douceur d'être (7)