dimanche 18 mars 2018

Il est trop tard pour attendre


Il est trop tard pour attendre.
C’est encore la nuit. De connivence pas, si ce n’est
celle du vent. Lui, sa raucité dans le conduit de cheminée,
qui m’apeure. Retrait devant, d’un seul tenant,
d’un seul trait désunie, avec les mains abîmées, parlant de feu à prendre
et l’amour qui proteste amèrement

Clarté !
clame en son chant le rouge-gorge. Clarté !
Clarté !

Bien plus tard, après la séance de photographies, j’ai pensé à la flamme, et à sa gorge qui se gorge d’éclats, grossie,
tandis que je peine, moi, que je peine à l’écrire.

En lignes droites comme les iris bientôt dressés.
Je carde la laine âpre de l’écrit.
Je peigne des lits d’herbes grises, les grandes herbes du dernier été.

Sa gorge s’est tarie il est mort je l’ai mis couché dans les iris naissants.

De Hyacinthe, dont le sang fut répandu par accident, sont nées les jacinthes, c'est-à-dire les iris (ou lys), au lieu où il coula.
Zéphyr, le vent d’ouest, l’aurait aimé.

Je pense à l’oiseau là-bas dans la nuit j’entends le vent pris dans les fanes des anémones.

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